Au début des années soixante, neuf frères et sœurs assistent aux funérailles de leur mère. La place accordée aux enfants et les valeurs religieuses encore dominantes de l’époque ne favorisent en rien l’expression de ce qu’ils ressentent. Au fil des ans, ils maintiendront une relation distante avec leurs souvenirs de Marguerite, cette femme qui les a mis au monde. Le silence sur la mère fera d’elle une icône quelque peu désincarnée, un personnage de légende qui se résume à quelques phrases répétées machinalement.
Cinquante ans plus tard, les neuf adelphes s’avisent qu’ils n’ont jamais vraiment partagé ce que la perte de la mère leur avait fait vivre. Ils ressentent aussi le besoin de démystifier le personnage intouchable pour renouer avec la vraie Marguerite, son être de chair, son humanité. Sera-t-il possible de reprendre cette conversation interrompue ? Appartient-elle définitivement à un passé qu’il faut oublier ? Au fil des discussions, les souvenirs remontent à la surface, parfois surprenants. Le récit patriarcal qui avait sanctifié la mère cède peu à peu la place à neuf versions inédites qui injectent une nouvelle vie au roman familial.