La joie des fous présente une ville suffocante et déshumanisée, véritable enclave entourée d’ennemis invisibles. Clara, universitaire et poète en difficulté, y vit une sorte de cauchemar quotidien. Abandonnée par son conjoint Arno, elle s’installe dans une chambre minable d’un hôtel délabré. De là, elle passe ses journées à espionner l’appartement d’en face occupé par Arno et sa nouvelle compagne, Annabelle. Clara devient alors prisonnière de ses visions, provoquées par l’atomisation du réel et son désespoir. Un clandestin, Zadig, devient son amant et finit par l’accompagner dans sa psychose. De plus en plus aliénée par son travail universitaire, Clara finit par plonger dans une folie meurtrière.
Par le biais d’un personnage féminin alcoolique et dépressif, ce roman à l’atmosphère dystopique cherche à interroger certains des mécanismes menant à la violence et les relations toxiques aussi bien dans le monde du travail que celui de la famille. Inspiré d’un fait divers récent, La joie des fous s’interroge, à la manière des romans de J. G. Ballard, sur les effets du totalitarisme ordinaire sur l’environnement physique et psychique de l’individu.